22 novembre 2014

Le fait de devenir moins blogueuse, mais plus voyageuse



Me revoilà à Rosario, en Argentine, encore une fois. 
Ces derniers mois j´ai voyagé presque tout le temps et je dois avouer en même temps la fatigue et l´envie de rester chez moi. 
C´est précisément pour ça que je viens de mettre dans l´onglette de mon blog consacré au "prochain voyage": "Je reste à Rosario, Rosario, Rosario!"


J´ai eu du mal aussi à préparer des billets en avance pour maintenir mon blog vivant durant mes absences. 
Il y a deux semaines j´étais à Ushuaia, au bout du monde, à bord de la croisière Australis pour arriver au Cap d´Horn. Je vous en ai déjà parlé et il me reste un deuxième billet pour vous montrer le dite cap, le ciel gris, la mer menaçante.



Mais il y a une semaine j´ai dû partir encore une fois vers les plages ondulantes de Río de Janeiro, dans la dite Cidade Maravilhosa brésilienne. 
Donc, je suis heureuse à cause de mes découvertes mais je suis en même temps un petit peu épuisée. 
Je ressens ce manque de temps pour trier les photos, pour écrire et vous raconter mes aventures. 
J´ai une grande envie de m´asseoir dans mon petit jardin et y rester avec Fiona, ma chienne, sous le soleil du printemps.


J´ai besoin de déjeuner avec mes filles sans regarder ma montre. 
De parler avec elles de leurs activités, de la collection de sacs de plage de la cadette ou des derniers ateliers psy organisés par l´aînée. 
Ou de cuisiner une belle recette prise du superbe blog de VirgineB
Ou de choisir une nouvelle série que deviendra ma "nouvelle favorite" sur Netflix et rattraper ainsi mon temps à la maison. 


Mais toutes ces activités m´éloignent de l´écran de mon ordi, des réseaux sociaux, des visites quotidiennes des blogs amis et favoris.
Mais je reviendrai le plus tôt possible et en pleine forme. 
Du coup, je vous laisse quelques clichés ensoleillées, leurs airs de vacances et de voyage.

Moi, j´éprouve le fait de devenir moins blogueuse, mais plus voyageuse. Je sais que ces voyages vont fournir mon blog.
Mais je ressens l´envie de rester chez moi, à Rosario.
En fin de compte, c´est très bien de voyager, mais c´est bien aussi de profiter du repos en famille, n´est-ce pas? 

Qu´est-ce que vous en pensez mes amis?
Est-ce que cela vous êtes arrivé à vous aussi?

18 novembre 2014

Musée de la Mémoire à Rosario, un rendez-vous avec l´histoire douloureuse de mon pays




Le Musée de la Mémoire de Rosario est devenu l´un des espaces les plus prestigieux pour réfléchir à propos des années obscures et douloureuses lors de la dernière dictature en Argentine. Donc, la décision de la visite était difficile, au moins pour moi.
Cependant, j´ai découvert un musée assez différent de celui que j´avais imaginé avant. Chacun de ses recoins parle à nos esprits sans avoir recours aux coups bas. Le moyen choisi est l´art, tout simplement. L´art qui nous parle, qui nous touche, l´art qui transmet tout ce que c´est important dans la vie.
À l´entrée, juste sur le trottoir, une petite pièce d´art de rue nous signale le musée avec une phrase simple: 
"Próxima estación... JUSTICIA"



Je dois avouer avoir attendu quelque temps pour le visiter. On se souvient de cette époque triste de nos vies, celle de la notre adolescence. 
La dernière dictature en Argentine a touché d´une manière ou d´autre nos vies. 
Donc, c´est normal: je n´osais pas le visiter. J´avais peur de ressentir la peur encore une fois, de revivre la douleur de ce passé récent.  
Mais je me suis décidée à faire la visite guidée.
Il s´agit du premier musée en Argentine qui détient le badge de musée d´intérêt national. Il fut érigé en mars 2010 dans le bâtiment où le Comando del II Cuerpo del Ejército fonctionnait à l´époque.
C´est ainsi que le Musée de la Mémoire est devenu une institution phare des politiques publiques sur les droits de l´homme et la mémoire
Ses archives ont une grande valeur et ils sont en croissance permanente. 



J´ai eu la chance de faire la visite guidée avec M. Rubén Chababo, le directeur du Museo de la Memoria
Chaque commentaire était autant intéressant qu´enrichissant. Il répondait avec gentillesse à toutes nos questions lors qu´il s´arrêtait dans chacune des stations. Ces endroits déclenchaient un tas d´inquiétudes par rapport aux “años de plomo” telle était la dénomination de cette période terrible de l´Argentine.
Une période que la plupart parmi nous, les visiteurs, avons vécue.
Le parcours invitait à la réflexion. Même l´histoire du musée est captivante.
M. Chababo a mis en relief le fait d´avoir des archives qui sont en permanente croissance grâce à la confiance déposé par les victimes et leurs familles. Ils ont reconnu le musée comme une véritable institution de et pour la mémoire.



L´édifice est magnifique. Les salles sont lumineuses et spacieuses. 
Étant donné le thème que le musée aborde, l´atmosphère est agréable. Au contraire, malgré le fort message peint sur les murs, le parcours reste tranquille et bon. Alors, je suis heureuse d´avoir osé faire la visite enfin. Cela a valu bien la peine pour vous le recommander maintenant. Il s´agit d´une visite pour tout le monde, peu importe si on est argentin ou étranger. La cause des droits de l´homme est en effet une cause universelle.
Un groupe d´artistes reconnus de Rosario ont été invités a intervenir le musée depuis des différents axes thématiques. 
Moi, je crois que l´art est toujours un moyen excellent pour exprimer nos sentiments. Donc, ces artistes sont venus nous raconter cette période de l´histoire de l´Argentina, de l´Amérique et de plusieurs d´autres pays du monde. 
Ils ont utilisé des images, des récits des victimes et de leurs témoignages.



Dans la partie centrale du rez-de-chaussée on découvre l´œuvre magnifique de Dante Taparelli, “Memoria”, qui déploie une sorte de papyrus sur une haute structure de bois. 
Le visiteur peut donner mouvement à la “machine” pour parcourir des faits violents attribués à l´État envers les communautés d´Amérique Latine lors des années.



Sur le mur de la salle, au fond, on trouve des vidéos sur les écrans. Il y en avait une, “Nos Queda la Palabra”, qui faisait le témoignage audiovisuel des survivants et leurs familles qui avaient été emprisonnés par la dictature, la plupart de Rosario
Les récits étaient parfois touchants, parfois effrayants.


Dans une petite salle du rez-de-chaussée, à droit, on peut visiter une installation singulière. Il s´agit de “Reconstrucciones” où l´on peut trouver la localisation de chacun des  centres clandestins de détention en Argentine
Au centre, il y a la maquette de l´édifice du Service d´Information de la Police Provincial, une œuvre de l´architecte Alejandra Buzaglo.


L´œuvre de l´artiste Daniel García, “Ronda”, est placé dans la partie gauche du rez-de-chaussée, dans un patio semi-circulaire qui fait face à la rue Moreno. 
La lumière naturelle nous montre l´évocations des marches historiques des mères de la Place de Mai. On y regarde les dessins de leurs célèbres mouchoirs blancs, le symbole de la douleur de la recherche de leurs fils. On y écoute leurs voix lors qu´on fait le parcours le long du corridor.



Puis, à droit on découvre l´entrée à un autre patio espagnol. L´artiste Norberto Puzzolo a déployé une collection de photographies d´enfants en noir et blanc sur ses murs. Il s´agit des enfants qui ont été arrachés de leurs parents. 
Sur l´autre mur on regarde les images des enfants qui ont pu récupérer leur identité. La photo de chaque petit enfant récupéré passe d´un mur à l´autre.
L´œuvre s´appelle “Evidencias” C´est étonnante.


Une autre artiste de Rosario, Graciela Sacco, a installé une collection de miroirs et de photos en acryliques dans l´espace semi-circulaire intérieur. Les images reproduisent des regards d´êtres humains et d´animaux. Pourtant, on dit que ces dernières n´appartiennent pas précisément au royaume des animaux. On y voit des regards des bourreaux, des témoins, des responsables et aussi des délinquants. 
L´œuvre s´appelle “Entre Nosotros”


Dans le patio extérieur on aperçoit des piliers qui roulent. Une autre création de Dante Taparelli, une dizaine de colonnes qui tournent et qui à la touche de la main révèlent les noms de chacune des victimes du terrorisme de l´État en Argentine. Elles sont tellement nombreuses.
Il s´agit d´un monument émouvant.



Dans le dernier étage on a pu profiter de l´expo de León Ferrari. Il s´agit de “Profanaciones”, l´exhibition de pièces de la série "Nunca Más" avec lesquelles Ferrari a accompagné en 1996 une réédition du célèbre rapport de la CO.NA.DE.P., la Comisión Nacional sobre la Desaparición de Personas. 
Les pièces les plus surprenantes étaient celle de l´avion comme crucifix et aussi les scènes du jugement dernier à côté des souvenirs du nazisme.


Maintenant, je l´ai fait.
Donc, je vous recommande fortement de visiter le Musée de la Mémoire de Rosario.  
Il s´agit d´un rendez-vous incontournable avec la véritable histoire douloureuse de l´Argentine

Visitez aussi le site du musée

D´autres musées incontournables à Rosario:
Musée des Arts Décoratifs
Musée de la Ville


6 novembre 2014

Ma dernière aventure en Patagonie: expédition Vía Australis vers le Cape d´Horn



Vous le savez déjà: dans ces jours, je suis moins blogueuse mais plus voyageuse
C´est bien ça car ainsi j´aurai beaucoup plus de matériel pour partager avec vous mes amis. 
Ce weekend j´ai pris la croisière numéro 256 de la compagnie Australis, une expérience pas comme les autres, je vous l´assure. Cela a été un événement unique pour moi, l´occasion de découvrir les endroits les plus secrets et extraordinaires de la Patagonie, plus précisément dans la Terre du Feu jusqu´au Cap Horn.

On est arrivé la veille à Ushuaia, qui était pleine de neige. 
Le paysage et le climat étaient bien différents de ceux que je venais de quitter chez moi. 
L´aprèm du vendredi, on est embarqué. La croisière était très belle, accueillante et confortable. Le capitaine chilien Adolfo Navarro, les officiers et l´équipage nous ont souhaité gentiment la bienvenue à bord. Ils nous ont invités à partager avec les compagnons d´aventure le cocktail de bienvenue dans le grand salon panoramique situé au 4e pont.

On a commencé l´aventure australe dans le port d´Ushuaia, une ville dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois. Il s´agit de la ville la plus australe du monde, l´une des villes les plus importantes de la Grande Île de la Terre du Feu. Ushuaia fut l´un des premiers points de rencontre entre la culture Yagan et les missionnaires anglicans.



Tout le monde avait hâte de rencontrer l´équipe chargé des expéditions. Nous étions environ 75 curieux visiteurs venant des quatre coins du monde, en fait un groupe sympa d´aventuriers. Il fallait se patienter. 
Tout d´abord, les officiers nous ont donné les premières consignes de sécurité et les infos sur la vie à bord. 
Côté sécu, on nous a demandé de vérifier que le gilet de sauvetage soit bien à notre taille. Ces vêtements seraient fondamentaux lors les débarquements dans les glaciers, les îles et le célèbre cap. 
La vue des premiers morceaux de glace a fait le reste.



Notre cabine était chouette et confortable. Elle ressemblait fortement celle d´un hôtel boutique. La fenêtre, elle n´était pas un simple œil-de-bœuf. Elle avait une vue étonnante sur la mer et les montagnes enneigées. La croisière allait démarrer durant notre dîner de bienvenue. 
Le paysage du Port Navarino illuminé était merveilleux. 
L´élégante salle à manger était placée au 1er pont. On y a fait des premiers rencontres. C´était génial.



La première journée d´expédition nous a amené le long du bras NW du Canal de Beagle jusqu´aux Fjords et Glacier Garibaldi et Pía et l´Avenue des Glaciers après. 
Durant le matin, après notre petit déj, on est entré dans le Fjord Garibaldi, nommé ainsi par le prêtre salésien Alberto de Agostini en l´honneur du célèbre personnage historique italien qui lutta pour l´unification du pays lors du XIXe siècle.


On nous a invités à faire une randonnée à haute difficulté à l´intérieur de la forêt australe autour du merveilleux glacier Garibaldi et profiter ainsi de la vue la plus étonnante du fjord et des glaciers
Moi, j´ai choisi de rester à bord, parfois à l´abri du froid, parfois sur le pont en plein air pour prendre les plus belles images du paysage enneigé.


La navigation panoramique a été formidable. 
La croisière s´est approchée doucement en face du Glacier Garibaldi
Heureux, le groupe d´aventuriers est revenu après. La marche était difficile mais cela a valu bien la peine.



Dans l´après-midi j´ai trouvé le début de ma propre aventure vertigineuse, de mon véritable défi. C´était l´heure de faire face aux glaciers éternels. 
Tout d´abord on a profité du panorama admirable lors de la navigation sur le Canal de Beagle. Le canal était connu sous l´appellation d´Onashaga par le peuple Yagan, le peuple originaire de la région. En fait Beagle, c´était le nom du bateau du Capitaine anglais Robert Fitz Roy
On a pu observer les oiseaux s´approcher du bateau et interpréter le paysage à l´aide des guides.




On est entré dans le Fjord Pía, l´endroit de mon aventure. Il est habité par un glacier imposant. 
On est débarqué sur les zodiacs avec assez de difficulté. La mer est toujours puissante et impétueuse à ces latitudes. 
Pourtant, on a pu arriver pour se régaler d´une randonnée inoubliable sur les sentiers rocheux jusqu´au belvédère.



La vue panoramique était sublime. Les guides nous ont appris à propos de la formation et les parts du glacier. 
À ce point, les portions des énormes rochers gelées sont évidentes. Parfois le bruit assourdissant nous a interrompus. 
Ce glacier était une pure merveille de la nature. Moi, je l´ai pu même toucher de mes propres mains!


La fin de la journée nous a trouvé fatigués mais heureux. C´était l´heure d´une douche bien chaude et du dîner avec le Capitaine et nos compagnons d´aventure. 
Les repas magnifiques incluaient toujours de la pêche et des fruits de mer arrosés des vins chiliens. 
Puis, l´équipage nous a présenté les détails vertigineux de l´aventure dans le Cap Horn qui nous attendait le petit matin suivant.



Le compte rendu de mes aventures... continueront.

Mes coordonnées: 
La mer autour de la Terre du Feu 
Patagonie
Chili, Argentine 
Croisière Vía Australis